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retraite

  • Les retraites et le stress

    Pourquoi tant de stress à propos des retraites ?

    Parce que, instinctivement, on sent bien qu'on ne pourra pas continuer comme ça longtemps.

    Bien sûr depuis 1981, année où l'âge légal de la retraite a été fixé à 60 ans en France, trente années ont déjà passé : l'espérance de vie a donc augmenté de plusieurs années, et cette limite des 60 ans, en dehors d'une valeur symbolique, ne correspond plus vraiment à la réalité de l'époque où elle a été fixée. Mais pourra-t-on réellement donner du travail à tous les plus de 60 ans ? Et peut-on continuer de faire porter aux salariés, et à eux seuls, tout le poids des retraites ?

    Beaucoup de salariés sont déjà en situation précaire, et le problème des retraites s'inscrit donc dans un problème plus vaste, plus grave, celui de la précarité du travail. Car les temps changent et avec la mécanisation, il est tout-à-fait envisageable de monter aujourd'hui une entreprise rentable sans aucun salarié ou presque.

    Une batterie de machines à sous, quelques parcmètres bien placés, ou encore une section d'autoroute à péage, voilà quelques exemples de secteurs très rentables fonctionnant quasiment sans personnel. On ne peut donc plus raisonner selon les mêmes principes qu'autrefois, ni selon le même mode de calcul, en jouant uniquement sur les 3 paramètres auxquels les experts nous avaient habitués, à savoir : le niveau des retraites, le taux des cotisations, et l'âge de la retraite. Il va bien falloir trouver un paramètre extérieur à ce calcul trop simpliste.

    L'entreprise a-t-elle encore pour but de faire travailler du monde ?

    Autrefois l'entreprise et ses salariés avaient un but commun : il fallait que l'entreprise fonctionne bien, pour que ses salariés soient à l'aise : la situation était donc logique et saine. Les actionnaires n'étaient pas très présents et ne mettaient pas une pression exagérée sur la direction et sur les cadres. Même si cela n'était pas explicitement inscrit dans les textes, il y avait un consensus autour de l'idée que l'entreprise était faite pour faire travailler du monde, en assurant aux personnels dévoués à son service, des moyens de subsistance corrects.

    Mais depuis quelques années les entreprises semblent oublier leur but premier : faire travailler du monde. Les actionnaires ont pris le pouvoir et ne rêvent que de réduire les frais de personnel. L'entreprise idéale selon certains, c'est celle qui fonctionne sans personne à bord : un site internet qui rapporte automatiquement, un immeuble sur lequel on prélève des loyers sans faire de frais, ou mieux encore, une lcation de boîtes aux lettres à d'autres entreprises, leur permettant de délocaliser leur siège dans un pays où elles échappent aux prélèvements sociaux. Ces atitudes ne relèvent pas de la solidarité.

    Sommes-nous abandonnés par nos élites ?

    On observe un peu partout dans le pays et sous diverses formes, l'arrogance des gens de pouvoir. Je ne citerai que 3 cas parmi d'autres :

    • Le prix de l'essence varie largement, suivant que l'on soit puissant ou misérable. Un rentier qui fait du hors-bord et consomme pour son plaisir 20 litres par heure, utilise de l'essence détaxée, tandis qu'un ouvrier qui va au travail en voiture paie l'essence avec les taxes.
    • Les super-marchés arrivent à des marges de 40 % sur des produits alimentaires que les paysans leur fournissent avec un bénéfice mince. De plus ils commencent à remplacer les caissières par des machines, et sans baisser leurs prix
    • Les péages des autoroutes : le personnel est remplacé par des machines, mais le prix payé par l'automobiliste n'a pas diminué.

    La gauche elle-même, au pouvoir durant plus de 20 ans, n'est jamais intervenue sur le premier cas cité, pourtant très ancien.

    Mais qu'est-ce qui arrive à nos élites ?

    Le pouvoir, l'argent, la notoriété, sont de véritables drogues. Le phénomène est amplifié aujourd'hui par les médias.

    Que devraient faire les gens qui nous gouvernent ?

    Il faudrait d'abord qu'ils échappent à l'addiction dont ils sont la proie. Je connais des directeurs de sociétés, écologistes convaincus, qui dans leur vie privée sont d'irréductibles gaspilleurs. Je connais des patrons de société, dans le domaine médical, qui roulent sur l'or grâce à leur talent et à la sécurité sociale ; or ces gens emploient pourtant du personnel au rabais. On ne peut pas continuer comme ça.

    Comment pourraient-ils comprendre ?

    Ce serait bien qu'ils se réveillent et qu'ils comprennent que, quoiqu'ils arrivent à amasser, il leur manquera toujours quelque chose. Et qu'ils se dirigent vers d'autres valeurs que l'argent : des valeurs plus humaines, plus vraies et plus nourrissantes pour les hommes et les femmes qu'ils sont encore au fond d'eux-mêmes.

    Et pour les retraites ?

    Il va bien falloir intégrer d'autres ressources que les cotisations actuelles. Une cotisation significative sur les revenus des actionnaires serait certainement la bienvenue. Evidemment si on applique le même taux à toutes les formes de revenus de capitaux, certains pourraient fuir à l'étranger, entraînant avec eux la délocalisation d'emplois. Mais il y a des capitaux qu'on ne peut pas transporter à l'étranger, comme par exemple les locaux commerciaux. Je connais des commerçants qui l'année dernière ont souffert de la crise et auraient bien aimé que leur propriétaire leur consente une baisse de loyer, au moins provisoirement. Mais cela ne leur a pas été accordé. Hé bien ces propriétaires entre autres, ont besoin d'apprendre le sens du mot « solidarité ».

    Bien sûr il ne faudra pas traiter le petit vieux qui vit modestement du loyer d'un petit espace commercial, de la même manière que celui qui encaisse des milliers de loyers... On ne peut pas mettre tout le monde à la même enseigne et l'état devra sans doute agir avec beaucoup de finesse. Il faudra peut-être des mois de réflexion et de calculs pour construire une nouvelle théorie. Mais on ne peut pas en rester à la méthode actuelle, étant donnée la démographie : en 2050, on prévoit qu'il y aura un actif pour un retraité... On ne pourrra pas s'en sortir sans faire payer une cotisation sociale à ces merveilleuses machines à sous et caisses automatiques en tous genres, qui se sont glissées parmi nous en toute discrétion...

  • Une retraite bien naturelle

    J'ai rencontré au détour d'un chemin, un vieil homme au regard profond : il semblait animé d'une étrange force intérieure, et d'une grande confiance dans la vie. Quand j'ai voulu en savoir plus, voici ce qu'il m'a raconté :

     

    "Je me suis assis sur un banc devant une fontaine..."

    « Quand on m'a mis à la retraite, j'ai eu l'impression que le monde entier s'écroulait. En même temps j'avais du temps libre, pour me promener, pour réfléchir, ou simplement pour marcher dans la nature. C'est ainsi que j'allais par les chemins, en repensant à mon passé.

    Dans ma vie j'avais fait beaucoup de choses, croisé beaucoup de gens. J'avais la sensation de m'être beaucoup dépensé, pour un maigre résultat. Un jour, alors que j'avais longtemps marché, je me suis assis sur un banc devant une fontaine...

    J'ai mis mes lunettes noires pour pouvoir fermer les yeux sans éveiller l'attention des passants, et puis j'ai regardé en moi. Alors le son de l'eau a pris le dessus sur toute autre impression, il m'a emporté plus profondément en moi-même, et m'a conduit jusqu'à cet endroit où l'on n'entend plus que le son du silence...

    J'ai réalisé que depuis longtemps je cherchais ce banc, étant fatigué de marcher mais surtout de penser. J'étais fatigué de chercher une réponse que je ne trouvais pas, et voilà que soudain par la vertu de ces lunettes protectrices, je pouvais tout simplement être moi-même, c'est-à-dire rien de bien important. Etrangement, ce fut pour moi un soulagement : je me sentais en paix avec moi-même. Je pouvais sentir avec une précision extrême et une intensité inaccoutumée, le mouvement de l'eau de la fontaine, le flux et le reflux de l'air dans mes poumons, et la circulation du sang dans mes veines : sans les pensées qui d'habitude m'étouffaient, je me sentais pleinement vivant.

    Une question me traversa l'esprit : puisqu'il est si facile, et si agréable, de retrouver en nous ce rien qui coule de source, alors pourquoi nous égarons-nous ? Je ressentais au fond de moi un Vaste Vide qui me donna un moment le vertige, si bien que je faillis le fuir une fois de plus.

    Tandis que je restai tout de même en sa Présence, je commençais à me douter de quelque chose : cette impression de Manque, que nous cherchons à fuir de toutes les manières, en nous activant, en nous fixant des objectifs, en partant promener, en allant visiter des pays lointains, en mettant de la musique, en fuyant la solitude, en organisant des fêtes ou en allant au cinéma, ce Manque, n'est-il pas justement le Vaste Vide qui réside en nous au plus profond ?

    Oui ce Manque, que nous prenons d'habitude pour notre pire ennemi, n'est-il pas au contraire le plus grand guérisseur de nos blessures ?

    Car si le Vaste Vide est d'une telle puissance que parfois il nous fait peur, cette puissance n'est-elle pas justement notre propre puissance ? Voilà, c'est sans doute cette force intérieure que je recherchai ce jour-là inconsciemment lorsque...

    ...je me suis assis sur un banc devant une fontaine... »

    Texte : Régis

    Histoire racontée en Vidéo :


    Textes : Régis

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