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psycho

  • Comment vivre nos émotions positivement

    Soirée : Comment vivre nos émotions positivement

    A Lyon, vendredi 29 mai à 19 heures

    Les émotions nous sont familières, pourtant elles nous prennent souvent au dépourvu... car elles sont parfois soudaines, et si fortes...

    - Mais au fait à quoi servent-elles ? Et si on les détaillait une par une ?

    - Comment sont-elles décrites par la science, la peinture et la bande dessinée ?

    - D'où surgissent-elles ? Comment ne plus en être victimes ?

    - Et comment tirer parti de l'immense énergie qu'elles nous apportent ?

    Par Régis Fagot-Barraly, hypnothérapeute, auteur de "Que faire de nos émotions"

    Lieu : librairie Shambhalla, 7 rue Aimé Collomb, Lyon
    PAF : 8 €

    Cette conférence sera suivie le 13 juin, d'un atelier sur le même sujet.

     

  • Eternelle jeunesse...

    Au pays de l'éternelle jeunesse :

    Mi-vagabond mi-globe-trotter, j’ai visité bien des pays de la Terre. J’ai vu l’Afrique et ses tribus, ses animaux magnifiques, la pauvreté de ses villages. J’ai vu la Russie et ses quartiers pauvres, la misère de ses taudis. Des villes immenses. Des métros bondés de gens pressés, des quartiers riches où de pauvres hères, le plus souvent estropiés, vivent de leur mendicité.

    Et puis j’ai vu l’Inde légendaire, l’inde en pleine mutation, où se côtoient pauvres et riches, jeunes et vieux, gens incultes et gens instruits, fatalistes et ambitieux. J’ai rencontré des gens qui possèdent encore la sagesse d’autrefois : un maître de l’art théâtral, un maître de musique, et un maître de respiration archaïque. Ayant remarqué ma passion pour les voyages, le maître de respiration m’a demandé : « voudrais-tu connaître le pays de l’éternelle jeunesse ? ». Très étonné, j’ai répondu que je n’en avais pas entendu parler.

    Alors il a ajouté « tu devrais visiter le pays de l’éternelle jeunesse. Je vais t’expliquer où il se trouve ». Après avoir visité tant de pays où la vie est si difficile, j’avais très envie d’aller me ressourcer : le pays de l’éternelle jeunesse me semblait tout indiqué pour une halte durable, voir même pour m’y installer.

    « Mais avant cela, insista le professeur, je dois t’apprendre la respiration archaïque ». En mon for intérieur, je me demandais en quoi cela pourrait m’être utile. Mais puisqu’apparemment, c’était une condition à laquelle il attachait de l’importance, je choisis de ne pas manifester mes doutes, et de prendre quelques jours pour suivre son enseignement.

    C’était un excellent professeur, et sa technique était facile à suivre. En seulement deux jours il m’enseigna comment faire, et pendant les deux jours qui suivirent, il me laissa m’entraîner seul. Finalement je lui demandais : « est-ce je vais maintenant pouvoir partir au pays de l’éternelle jeunesse ? ». Il rit et me dit : « patience ! je vois que tu te débrouille pas mal. Encore deux jours, et ce sera parfait ».

    Je respirai donc deux jours de plus l’air de son ashram, assaisonné d’encens et de parfums épicés. C’est le matin du septième jour qu’il revint me voir : « Tu vas maintenant pouvoir partir : je vais t’indiquer le chemin. Mais autant que tu le saches, les gens de là bas souffrent beaucoup, la vie n’y est pas facile ». Un peu surpris, je décidai néanmoins de faire mes bagages, et je partis sans me faire davantage de soucis.

    En arrivant au pays de l’éternelle jeunesse, je n’y trouvai nulle trace de souffrance. Tout le monde était jeune et beau, les femmes étaient ravissantes. Tout le monde semblait souriant et gai, je n’eus aucun mal à me faire des amis. Quand je leur racontais, dans les soirées où j’étais invité, mes aventures de voyages, tous étaient intrigués. Ils me demandaient de décrire mes rencontres dans les détails. Parfois ils paraissaient touchés par toutes ces difficultés, auxquelles ils avaient toujours échappé : elles leur semblaient à la limite du supportable.

    Quand je leur demandais quel était le secret de leur éternelle jeunesse, ils répondaient invariablement qu’ ils savaient prendre soin de leur physique. Qu’ils y portaient beaucoup d’attention, et bénéficiaient de toute l’expérience, des spécialistes de l’hygiène corporelle. Parfois l’un d’eux ou l’une d’elle, ne venait plus aux soirées habituelles, et quand je demandais de ses nouvelles, on me répondait que c’était « pour se soigner ».

    C’est seulement après un certain temps, que je remarquais que les absents, ne revenaient pas et que j’aperçus, de-ci, de-là, des regards gênés, des visages inquiets. Je repensai aux paroles de mon professeur de respiration archaïque : se pouvait-il réellement que les gens d’ici, souffrent secrètement ?

    Je trouvai assez vite un studio et un petit boulot. Ce n’est qu’en y vivant, que je pus découvrir la culture de ce pays : culture du secret, culture de la beauté, culture physique de corps parfaits, de visages où toute ride devait être cachée. Alors je repensai à la vie de Siddhârta, dans le palais merveilleux de son père, là où tout était calculé pour cacher la misère. Se pourrait-il qu’ici aussi, existe un monde derrière le monde ? Un monde silencieux, un monde obscur, caché derrière de hauts murs, aux oubliettes de la cité ? Et si les gens « partis se soigner » étaient simplement évacués derrière les murailles de quelque hôpital secret ?

    Un jour que nous parlions philosophie, avec quelques amis, je me décidai à poser la question qui depuis longtemps me brûlait les lèvres. Prenant mon courage à deux mains, je risquai : « puisque vous avez le secret de la jeunesse, avez-vous aussi celui de l’immortalité ? »

    Qu’est-ce que j’avais pas dit ! Les visages se sont fermés : Regards consternés, mâchoires serrées, la discussion cessa sur le champ. Jamais je ne fus plus invité dans les soirées : évidemment j’avais dû prononcer un mot tabou. Certainement, tout ce qui faisait penser à la mort, et même son contraire, devait être tenu secret…

    Je mis très longtemps à me refaire des amis. Dans toute la bonne société on se méfiait de moi : j’étais une personne imprévisible ! Je pouvais en pleine réunion amicale, dire une énormité et fiche par terre, l’ambiance festive de laquelle il ne fallait évidemment jamais se départir. Mes nouveaux amis étaient tous des gens présentant quelque particularité hors norme. En fait, des êtres de seconde zone. Certains n’étaient pas très riches, d’autres pas très bien habillés, d’autres un peu provocateurs.

    Tous avaient plus ou moins été écartés des soirées mondaines. Avec eux les relations étaient plus faciles, même si je devais encore mesurer mes paroles, certains d’entre eux étant très sensibles. Ce qu’il y avait de bien en tous cas, c’est que même après une première réaction parfois épidermique, jamais ils ne gardaient de rancune. C’est ainsi que je les appréciais, à leur contact je compris la réalité des choses : si l’on voulait survivre ici, il fallait s’engager dans une course à la perfection, et y jeter toutes ses forces. Le bronzage en été, le ski l’hiver, étaient des formalités incontournables. Dépenser son argent en soirées, vêtements et victuailles, préparer les ripailles dans les moments de Noel, c’était là un minimum indispensable.

    Toute l’année la chasse était ouverte, la chasse aux rides, la chasse aux cheveux blancs, la chasse aux signes de faiblesse, de vieillesse ou de paresse. Seul l’embonpoint était toléré, un peu moqué, mais toléré tout de même _pour le sexe masculin uniquement_ en raison du symbole de réussite qu’il représentait. Après quelques temps je remarquais des signes de fébrilité, au sein de cette société.

    Je remarquai que les gens s’agitaient, et pas forcément pour un résultat. Parfois ils travaillaient comme des forcenés, rien que pour selon eux « ne pas s’ennuyer ». Ils avaient horreur de l’inaction parce que disaient-ils, ça les faisait « gamberger ». Je savais bien à quoi ils gambergeaient. Mais amis me l’avaient dit, il y a un autre monde caché derrière les murs de la cité.

    Un monde à côté duquel même mes amis, pourtant citoyens de seconde zone, auraient paru privilégiés. Derrière les murs de la cité, il y avait tous les gens qu’on désirait cacher, parce qu’ils n’avaient pas réussi à se maintenir dans cette course folle, la course à l’éternelle jeunesse. On disait qu’ils étaient bien soignés, pour ce qui est des soins corporels, mais qu’en revanche ils souffraient d’avoir été écartés de leur vie habituelle.

    Et que le personnel, pour éclairé qu’il soit au niveau technique, n’avait aucunement le temps de se mettre à l’écoute de leurs plaintes. Mes amis aussi, cédaient parfois à la panique. Une angoisse sourde et contagieuse, qui m’atteignait à moi aussi. Elle survenait le plus souvent la nuit, à l’heure où tout le monde s’est endormi, et où on se retrouve face à face avec soi-même.

    C’est alors que je me souvins des paroles de mon maitre de respiration archaïque et je décidai de me remettre à sa technique. A ma grande surprise je m’aperçus que cette respiration, calmait miraculeusement l’angoisse… J’en fis part à mes amis : quelques uns acceptèrent de me croire. Mais ils n’avaient pas toujours la patience de persévérer assez longtemps, pour que ce soit efficace… Alors j’utilisai la respiration archaïque pour moi-même… C’était un bon antidote à l’angoisse.

    Pourtant au bout de quelques temps, je m’aperçus que la technique à elle seule ne suffisait pas : l’angoisse disparaissait, puis revenait. Elle disparaissait, puis revenait. Néanmoins elle était devenue supportable, et je savais que je n’aurais plus à la fuir. Peu à peu j’arrivai à la regarder en face. Je m’aperçus qu’elle arrivait sous forme d’images, de mots défilant dans ma tête, et aussi de sensations d’inconfort. Je me souvins de cette parole touareg : « Au loin je vis une silhouette et je pris peur, pensant que c’était un fauve. Mais quand la silhouette s’approcha, je vis que ce n’était qu’un homme. Et quand elle s’approcha encore, je vis que c’était un ami ».

    Je me dis que si l’angoisse revenait sans cesse, c’est qu’elle devait bien avoir une fonction. Après tout si l’on en croit Darwin, l’évolution des espèces élimine sans coup férir, tout ce qui est inutile à la survie. Alors quand me revenait un scénario catastrophe, je commençais par activer la respiration archaïque pour me calmer, et puis je regardais le film…

    Je me voyais sur l’écran, de l’extérieur, me débattre dans telle ou telle scène imaginaire. Des scénarios concernant le plus souvent, des événements à venir : à quoi tout cela pouvait-il bien servir, sinon à éviter le pire ? Alors je me mis à regarder les scénarios, à les suivre jusqu’à leur terme. Parfois je déroulai le film à l’envers, je changeai quelques détails, et je relançais le film pour en observer les conséquences... Comment faire dans tel cas ? Et dans tel cas ? Et dans tel autre cas ?

    Peu à peu les angoisses sont devenues mes amies. Quel magnifique système de prévention ! C’est comme d’apprendre à piloter sur un simulateur de vol. Le système vous dit : « et si vous n’avez plus de kérosène ? Et s’il y a un pirate dans l’avion ? » A chaque fois il vous laisse le temps de réfléchir. Vous devez trouver une solution, puis réagir. Quand vous devenez très très bon, le système passe au niveau supérieur : « Et si vous n’avez plus de kérosène, qu’il y a un pirate dans l’avion, et qu’il vous demande de faire un détour par Honolulu ?»

    Il y a toujours un moment où le système automatique de prévention du pire vous pose un problème insoluble. Après tout c’est son métier de prévoir le pire. Un moment donné il vous dit : « Et quand tu vas mourir, tu feras quoi, après ? ».

    C’est à cause de cette question-là, qu’au pays de l’éternelle jeunesse, on peut pas s’en faire un ami. Au pays de l’éternelle jeunesse, on hait le système de prévention du pire. On cherche par tous les moyens, à le faire taire. En fait, j’avoue que cette question m’a déstabilisé aussi.

    Sur le moment je n’ai rien pu répondre. « Et quand tu vas mourir, tu feras quoi après ? ». Je ne savais comment répondre à cette devinette, alors le système automatique de prévention du pire, se faisait un malin plaisir, de venir me la resservir. De préférence la nuit évidemment, au moment où j’avais le temps de réfléchir …

    Un jour cependant, je tombai accidentellement sur la réponse d’Einstein à un journaliste. A la question « est-ce que vous croyez en Dieu ?», Einstein répondit : « dites moi d’abord comment vous définissez Dieu, ensuite je vous dirai si j’y crois». Et là, c’est le journaliste qui resta coi.

    Holà, me dis-je, mais je tiens la réponse magique ! Le soir même, lorsque mon système infaillible de prévention du pire se pointa devant moi, je lui dis : « c’était quoi ta question déjà ? ». Alors sans hésiter, il déroula sa mécanique : « Et quand tu vas mourir, tu feras quoi après ? » « Dis moi d’abord ce qui se passe après la mort, je te dirai ce que je ferai alors. »

    Note : La personne qui raconte l'histoire est bien sûr un personnage imaginaire. Cette histoire est partie d'un rêve, que j'ai fait voici quelques mois. Je marchais dans une forêt, traînant un boulet enchaîné à la jambe... Le boulet se faisait de plus en plus lourd à mesure que je marchais, et de plus il s'accrochait aux buissons et aux racines. Alors je me retournai et vis que c'était un boulet carré : Je m'accroupis pour le voir de plus près, c'était en fait une caisse à outils... Avec une étiquette sur laquelle il était marqué : "ANGOISSES". Et quand j'ouvrai la caisse à outils, je vis des clés étincelantes... Régis

     

  • Principes de Vie

     

    Interview d'un philosophe anonyme

     

    Est-il possible de vivre sereinement parmi les autres, même s'ils sont désagréables ? Est-il possible de pardonner, sans pour autant renier notre propre vision de la vie ?

    Je vois beaucoup de gens qui souffrent à cause des autres, et cela me rappelle cette phrase célèbre de Jean-Paul Sartre : « l'enfer, c'est les autres » a-t-il dit...

    Les autres, avec les meilleures intentions du monde, tentent parfois de nous enfermer dans leur propre vision de la vie, et d'autres fois c'est nous qui avons vis à vis d'eux, des attentes qui ne se réalisent pas... L'idée que l'on se fait de l'autre, est déjà une cause de stress, souvent inconsciente. Alors oui, il est possible de vivre sans souffrance au milieu des autres, à condition de modifier légèrement notre vision du monde.

    Pouvez-vous préciser comment ?

    En s'appuyant sur de nouveaux principes. L'idée que l'on se fait habituellement de l'autre, se fonde sur l'éducation que nous avons reçue, c'est-à-dire sur des croyances collectives, issues en grande partie de notre tradition judéo-chrétienne, laquelle prend racine dans l'ancien testament. Cette vision du monde provient de peuples aux croyances primitives et manichéennes : il y a des bons et des méchants, un Dieu et un diable, et nous avons en nous-même des tendances bonnes ou mauvaises, ainsi qu'un libre arbitre permettant d'y faire face. Dieu nous surveille et nous laisse une certaine liberté, à condition que nous suivions la voie juste, sinon nous serons punis. Notre vision de l'autre, est encore aujourd'hui imprégnée de cette vieille philosophie, que l'on retrouve jusque dans les histoires et dans les films.

    Or cette philosophie ne fonctionne pas, même animée des meilleures intentions, car elle est entravée de contradictions :

    • Dire que nous serons punis si nous agissons mal, revient à dire que nous ne sommes pas libres d'agir à notre guise : et de quelle liberté parle-t-on, si un Dieu tout-puissant est là qui nous surveille ?

    • Prétendre que l'homme doit pardonner mais que Dieu ne nous loupera pas, c'est demander à l'homme plus qu'à Dieu...

    Il est temps de s'affranchir de cette philosophie dépassée, et de la faire évoluer afin de pouvoir vivre libres parmi nos semblables. D'un point de vue plus pragmatique, l'homme est tout simplement soumis à des émotions comme la peur, la tristesse, la colère, la jalousie... Ce sont des émotions inconfortables, souvent chargées d'énergie, qui nous bousculent ou nous submergent : est-ce cela que les religions considèrent comme de mauvaises tendances ?

    Si l'on se tourne maintenant vers la science, on apprend que la nature a façonné chaque espèce animale par le jeu de la sélection naturelle, et que si les émotions existent, aussi bien dans le règne animal que chez l'être humain, c'est qu'elles doivent nous aider à survivre. La peur nous pousse à fuir tant qu'il est encore temps, la colère nous aide à nous battre pour défendre nos moyens de survie, la tristesse nous invite à reconsidérer nos échecs, et la joie nous incite au partage... Les émotions sont utiles et l'intelligence émotionnelle nous guide. D'ailleurs les animaux à qui l'on retire l'amygdale _un faisceau de neurones situés dans le cerveau_ n'ont plus aucune émotion et ne savent plus comment se situer parmi les autres membres de leur espèce.

    Il se trouve que nous ne choisissons pas nos émotions, elles se déclenchent spontanément, si bien qu'il est impossible de les prévoir. Personne ne programme à l'avance sa colère ou sa peur, personne ne dit « demain, à 10 H 35, je vais me mettre en colère ». La colère est une réaction involontaire qui nous submerge et nous fait dire parfois des choses que l'on regrette par la suite.

    Dans ces conditions je dois comprendre que quand quelqu'un est en colère contre moi, ou jaloux de moi, il ne l'a pas choisi.

    L'observation de la nature nous montre que l'homme est le seul primate carnivore : c'est un prédateur intelligent et adroit, équipé de mécanismes psychologiques de défense et d'attaque sophistiqués, au sein desquels l'émotion et la logique sont intimement imbriquées. Plusieurs émotions simples comme la colère ou la peur, peuvent s'ajouter pour composer des émotions plus complexes comme la jalousie, tout en se fondant sur des convictions inconscientes, comme par exemple l'idée que le monde est injuste. Lorsque je suis la proie d'une émotion complexe, il m'est difficile de l'analyser, même avec l'aide d'un spécialiste, et par voie de conséquence, il m'est difficile aussi de comprendre ce que vivent les autres, mais il est clair que cette situation est très souvent inconfortable aussi pour eux.

    Ce que je viens de dire tout le monde le sait, et pourtant nous l'oublions lorsque quelqu'un nous agresse. Nous oublions que l'autre agit sous l'influence d'émotions qu'il ne contrôle pas, en vérité ce sont elles qui le contrôlent. Si nous étions conscients de cela, nous chercherions à l'aider au lieu de le combattre. Mais nous sommes tellement persuadés que chacun est libre !

    La liberté de l'être humain, a été largement idéalisée par la religion et la philosophie. L'erreur a été de nous faire croire que nous sommes tous à la hauteur des grands penseurs et des grands prophètes, qui ont pourtant longuement médité, et qui parfois, sont allés s'isoler longuement dans le désert ou dans quelque forêt, avant d'arriver à une telle sagesse.

    Si celui qui nous a offensé était à la hauteur d'un prophète comme Jésus, on pourrait conclure qu'un homme libre de ses actes, a choisi tout de même de nous offenser, et il y aurait du soucis à se faire. Mais la réalité est toute autre, le type qui se met en colère pour une place de parking, est juste un pauvre type, une marionnette inconsciente, momentanément victime de ses pulsions émotionnelles (un peu comme vous et moi sans doute).

    Comment pardonner ?

    La religion nous dit de pardonner, mais elle ne nous dit pas comment faire, alors généralement on n'y arrive pas, et on se culpabilise. Soyons clairs : vouloir à tout prix pardonner, à quelqu'un qui a fait exprès de vous offenser, relève d'une bien curieuse logique... A y réfléchir, c'est même une idée saugrenue.

    En revanche, pardonner à quelqu'un qui n'est pas pleinement maître de lui, cela tombe sous le sens. La bible rapporte que sur la croix, Jésus a dit en parlant de ses bourreaux : «pardonnez leur Seigneur, car ils ne savent pas ce qu'ils font».

    Aucune offense n'a jamais été commise en toute conscience et en toute liberté, voilà tout ce qu'il faut savoir pour pardonner.

    Se pardonner à soi-même :

    Nous avons été créés par la nature, elle est autour de nous et elle est en nous, où elle s'exprime par différentes fonctions, y compris par la pensée, et ce que nous décidons découle directement des lois de la nature.

    J'observais récemment le vol des hirondelles au dessus d'un étang, elles étaient très nombreuses et ce qui était saisissant dans ce spectacle, c'est la perfection avec laquelle elles se croisaient en parfaite harmonie, sans le moindre heurt malgré leur nombre et leur vitesse. Et pourtant il n'existe aucun code de la route chez les hirondelles !

    Si nous avons un libre-arbitre, rien ne prouve qu'il puisse agir faux. La nature n'a jamais programmé une hirondelle pour agir faux, et créer un accident. Si nous avons un libre-arbitre, rien ne prouve qu'il puisse agir faux et vous pouvez donc vous pardonner vos erreurs : vous avez fait ce que vous pouviez avec les ressources que vous possédiez à ce moment-là.

    Ce que je viens de dire, nous le savons tous. Et pourtant nous continuons de nous culpabiliser, car nous avons appris à le faire, à cause de la théorie du bien et du mal, qui imprègne encore nos esprits. Selon les religions judéo-chrétiennes, Dieu nous a créé à son image, sauf que lui est parfait et nous pas. Une contradiction de plus. Car enfin comment un Dieu de bonté et de perfection, aurait-il pu nous alourdir d'un libre-arbitre capable de décider de faire le mal ?

    En admettant qu'il existe indépendamment de notre système émotionnel, notre libre-arbitre ne peut que nous aider, comme d'ailleurs tous les organes que la nature a placé en nous. Il ne peut que nous aider à choisir une voie d'harmonie. Tous les êtres humains ont le sens de la musique, même ceux qui n'ont jamais appris le solfège. Personne n'a en lui un organe qui l'invite à faire des fausses notes et le libre-arbitre, si tant est qu'il existe, ne peut que ressembler au sens de l'harmonie que chacun porte en soi.

    Mais alors si les choses sont si simples, pourquoi avoir créé la théorie du bien et du mal ?

    La théorie du bien et du mal n'a qu'un seul avantage : elle donne le pouvoir de manipuler le petit peuple. Imaginez un roi, qui désire faire régner l'ordre dans son royaume. Il peut faire envoyer des militaires ou des policiers un peu partout dans le pays, pour surveiller les gens. Mais c'est une solution coûteuse. En outre, ces soldats pourraient un jour se retourner contre le roi, et faire un coup d'état.

    Par contre, si le roi fait alliance avec les religieux et qu'ils concoctent ensemble une théorie manichéenne, alors tout rentre dans l'ordre. Ainsi de fil en aiguille, la théorie s'est peaufinée dans tous les royaumes, pour obtenir à peu près ceci :

    • Dieu est partout, il voit tout, et il est tout-puissant (plus sûr et moins cher que la vidéosurveillance)

    • on devient Roi uniquement par droit divin (ainsi pas de coup d'état possible)

    • le Roi est le chef suprême sur le plan matériel comme sur le plan religieux

    • l'homme est censé être libre uniquement de faire ce qu'on lui dit

    • la loi est dictée par le roi, assisté des religieux

    • il n'y a qu'un seul Dieu (donc pas de contestation possible)

    • les prêtres sont les seuls habilités à faire le lien entre Dieu et vous (pas moyen de biaiser, vous devez passer par le chemin qu'on vous indique)

    Mais enfin, pourquoi les religieux ont-ils joué ce jeu ?

    Ils n'avaient guère le choix. D'abord, ils n'ont pas tous joué le jeu. Jésus est l'exemple même de quelqu'un qui en son temps, s'est opposé bien des fois à l'arbitraire loi des religieux.

    Ceux qui n'ont pas voulu jouer le jeu ont été éliminés, les autres ont été bien traités, bien nourris, ils se sont enrichis même parfois, et sont remontés dans l'ordre social. Par exemple en France le clergé était appelé « la noblesse de robe », il y avait alors la noblesse d'épée, et la noblesse de robe, qui siégeaient côte à côte au parlement.

    Mais les rois sont aussi des êtres humains, ils ont aussi comme vous disiez, le sens inné de l'harmonie sociale. Alors pourquoi ont-ils tous agi de manière aussi autoritaire ?

    Il n'y avait pas le choix à l'époque, et sans doute qu'à leur place j'aurais fait pareil, et vous aussi vous auriez fait pareil.

    Les choses ont commencé à une époque très rude, avec des tensions entre les paysans, déjà sédentarisés, et les éleveurs de troupeaux, encore nomades pour la plupart. La vie était rude et les pulsions fortes, notamment chez les bergers nomades, qui savaient parfaitement égorger une bête et donc aussi un homme. Et dans ce contexte il fallait que l'artisan ne se fasse pas voler le fruit de son travail, que le paysan ne se fasse pas piller sa récolte, et que les enfants puissent grandir sans que leur mère ne se fasse enlever par quelque bandit de passage. Bref, il fallait un minimum d'ordre pour que l'empire prospère, et ne sombre pas dans la famine ou dans la misère.

    N'importe quel roi, dans une ambiance pareille, est obligé de faire peur pour régner. Sans vidéosurveillance, il fallait bien inventer le Dieu impitoyable de l'ancien testament, ainsi que l'enfer et le paradis, et quelque chose qui de près ou de loin, ressemble aux dix commandements. En 2012 avant Jésus Christ c'était compréhensible, et aujourd'hui ce que nous avons de mieux à faire, c'est de nous en défaire.

    Les attentes et les déceptions :

    Beaucoup de souffrances proviennent des attentes que nous exprimons consciemment ou non, sous l'emprise de la pensée manichéenne. J'entends beaucoup de gens se plaindre du boulot qu'ils font, disant que c'est la pagaille, là où ils travaillent.

    Parfois je leur dit : si ce n'était pas la pagaille, on n'aurait peut-être pas eu besoin de vous pour faire ce boulot... Non ? Sachez que par définition, vous êtes payés pour mettre de l'ordre là où vous êtes !

    D'une manière générale, n'attendez pas pour aller bien, que tout aille bien autour de vous... Vous risqueriez d'attendre longtemps ! Faites un essai, arrivez avec enthousiasme, et voyez comment ça se passe. Il y a 2000 ans quelqu'un a dit : « Vous êtes une lumière dans les ténèbres ».

    Et pourtant nous avons oublié. Nous nous attendons de la part de nos proches, à certains comportements précis, que nous estimons corrects et justes : et quand ils se conduisent autrement, nous sommes déçus. Or la notion du bien et du mal varie d'un individu à l'autre, et chaque fois que vous émettez un jugement sur ce que untel devrait faire, devrait penser, ou devrait ressentir, vous vous exposez à ce que quelqu'un d'autre émette un jugement contradictoire, alors commence une polémique sans fin.

    En revanche si vous n'émettez aucune attente, en restant dans l'ouverture totale, il vous sera possible d'échapper à la déception...

    Faut-il alors tout accepter ?

    La bonne nouvelle, c'est qu'on peut être à la fois dans l'ouverture et dans l'action. On peut manifester son désaccord, ou au moins exprimer les émotions que l'on ressent, durant l'action. Quand j'exprime une émotion, non pas pour en rejeter le tort sur l'autre mais pour le tenir au courant de ce qui se produit en moi, je n'offre pas de prise à la polémique. En fait, personne ne peut me dire : « non, ce n'est pas vrai, tu ne ressens pas cela ». C'est toute la différence entre le jugement et l'émotion : le jugement est dans la dualité du bien et du mal, tandis que l'émotion touche directement le coeur de l'autre.

    Je vois des gens qui souffrent des relations qu'ils ont avec leurs enfants. Ces parents aiment profondément leurs enfants, mais ils n'obtiennent pas en retour la reconnaissance à laquelle ils s'attendent : si seulement ils pouvaient jouer leur rôle de parents sans rien attendre en retour ! Les attentes que nous entretenons dans notre imagination, nous font tout simplement souffrir. Faisons les choses juste pour rendre à la vie ce qu'elle nous a donné, comme les plantes le font en jetant leurs graines dans le vent, et alors tout sera plus léger.

    Bien sûr mais si nous avons des attentes, c'est que nous avons besoin d'être aimés...

    Nous avons besoin d'être aimés, et nous avons surtout besoin d'aimer. Lorsque nous nous focalisons sur « être aimé », nous sommes souvent frustrés car « être aimé » dépend avant tout des autres. Beaucoup de gens me disent qu'ils ont un sentiment de manque, une sorte de vide intérieur qu'ils comblent comme ils peuvent, par le tabac, l'alcool ou le grignotage. Mais de quel manque s'agit-il, si ce n'est un manque d'amour ?

    Comment combler ce manque quand on n'est pas aimé?

    L'amour, quand on n'en reçoit pas, on peut au moins en donner. On souffre du manque d'amour sans se rendre compte qu'aimer, fait encore plus de bien que d'être aimé. Et personne ne peut nous en empêcher.

    Un père ou une mère qui aime son enfant, comble un vide dans son cœur même s'il n'y a pas réciprocité. Planter un arbre, est toujours un moment émouvant, même si on ne sait pas vraiment s'il poussera, ni à quoi il ressemblera.

    Doit-on juger pour faire régner la paix ?

    A l'échelle de la société il le faut bien, dans la mesure où il y a des règles à faire respecter, comme par exemple le code de la route. Mais on pourrait sanctionner les écarts de conduite sans pour autant alourdir la sanction du poids de la culpabilité, et de cette foutue morale manichéenne.

    Car on retrouve jusque dans le vocabulaire juridique, les traces de notre vieille civilisation manichéenne : on parle de plaider coupable ou non coupable. Les juges d'aujourd'hui, surtout s'ils sont athées, ne se reconnaissent pas dans cette vision des choses, ne voulant pas punir par stricte observance d'une morale religieuse.

    Nous sommes dans une phase de changement de paradigme, autrefois la justice s'exerçait par analogie avec la morale religieuse, et c'est peut-être encore le cas dans les pays anglo-saxons. Mais de plus en plus, nous allons être amenés à trouver des bases laïques solides, permettant l'application de la justice. En attendant la confusion règne, certains juges répugnent à sanctionner des fautes pourtant graves, ne comprenant pas clairement qu'ils sont au service de la sécurité du citoyen.

    En démocratie on ne peut pas juger un crime avant qu'il ait eu lieu, et ensuite, une fois que le crime a été commis, aucune décision judiciaire ne peut ramener la victime à la vie. Quelle est donc la justification de la sanction, si ce n'est de faire peur, afin d'éviter que de nouveaux délits soient commis ? La peur du gendarme, ou du radar à l’affût sur la route, fonctionne très bien avec nous, lorsque nous sommes au volant... Pourquoi chercher plus compliqué : même si le mot n'est plus à la mode, la justice a pour rôle de faire de temps en temps un exemple.

    C'est pourquoi je dirais qu'il ne faut pas véritablement punir (car cela implique un jugement moral de type manichéen ou religieux) mais plutôt sanctionner, le seul but de l'institution judiciaire étant d'éviter la récidive. L'idée d'éviter la récidive ne doit rien à la morale religieuse, et peut être mise en pratique aussi bien par un athée que par un croyant.

    Idéalement le meilleur juge est celui qui, appliquant les peines les plus légères possibles, parvient néanmoins à éviter la récidive. Etablie sur ces bases là, une traçabilité informatique des jugements pourrait permettre d'établir quels sont les juges les plus méritants, afin de leur accorder des primes ou des promotions, à la hauteur de leur savoir faire.

    Vous voyez que je ne prêche pas le laxisme. On peut aimer une personne et être exigeant à propos de son comportement : c'est ce que je propose de faire.

    En résumé, quels sont idées à retenir de cette discussion?

    • nous ne choisissons pas nos émotions, elles se déclenchent spontanément

    • les personnes qui vous ont offensé n'étaient pas en état de pleine conscience, mais sous l'emprise de leurs émotions

    • nos souffrances sentimentales sont la conséquence de nos déceptions, et proviennent des attentes que nous entretenons, à propos de ce que les autres devraient faire...

    • Si seulement nous pouvions nous rappeler que les autres, tout comme nous, sont victimes de leurs émotions, alors nous chercherions à les aider, au lieu de leur en vouloir

    • Quand on émet un jugement, on s'expose à un jugement contraire. Tandis que quand on exprime une émotion, elle touche directement les gens

    • On peut aimer une personne, et être exigeant à propos de son comportement

    • On ne doit pas punir la personne, mais sanctionner son comportement

    • Aimer, est plus important que d'être aimé

    • n'attendez pas que tout aille bien autour de vous, pour aller bien vous-même !

    Voilà les principales idées à retenir, mais la liste n'est peut-être pas terminée et puis, ce ne sont pas des vérités absolues. Ce ne sont pas des principes gravés dans le marbre, mais plutôt des idées à tester. Nous les avons commentées mais voyez si elles vous réussissent, et l'expérience dira si ce sont des croyances porteuses, des repères utiles pour la suite de notre évolution. Une dernière question ?

    Oui... Est-ce que vous êtes croyant ?

    Oui... en effet... j'ai la chance de l'être encore après tout ce que j'ai entendu...

    Mais seul celui qui n'a jamais pris le temps de s'allonger le soir sous la voute étoilée, et de se sentir tout petit, peut se payer le luxe d'imaginer qu'il n'existe pas dans le cosmos, une intelligence supérieure à celle de l'homme...

    Merci.

    Avec plaisir.

     

  • Voir clair en soi

    Formation : VOIR CLAIR EN SOI

    Quand a-t-on besoin de voir clair en soi ?Face in the mirror.jpg

    • - Quand on a une décision à prendre
    • - Quand on est victime d'une émotion incontrôlable, la colère, la nervosité, la timidité ou l'angoisse...
    • - Quand on est victime d'une addiction
    • - Quand on se sent balloté par des conflits internes, conscients ou inconscients
    • - Dans toutes les situations où on a l'impression que nos idées tournent en rond
    • - Quand on a compris que le ballet incessant de nos pensées, nous empêche d'accéder au calme et à la paix intérieure

    Comment faire ?

    Il existe une méthode d'investigation simple et amusante, qui consiste en un jeu de questions-réponses, organisé de manière à éviter de s'égarer ou de tourner en rond, ce qui arrive fréquemment lorsqu'on réfléchit seul et sans méthode.

    Video d'une séance



    Pour vous aider un formulaire vous sera distribué, on vous indiquera comment noter les réponses-clés et y adapter les questions suivantes. Avec un peu d'expérience, vous pourrez travailler seul, armé d'un simple bloc-notes. 

    Qui a conçu cette technique ?

    Deux enseignantes PNL, Tamara et Conirae Andreas, ont créé cette méthode dans laquelle on reconnait les principes de la psychologie transpersonnelle, dont le but est d'harmoniser les diverses tendances de notre personnalité.

    Quels résultats en attendre ?

    • - La résolution des conflits intérieurs
    • - Une capacité à se sentir bien, même dans les situations difficiles
    • - Plus d'énergie, plus de motivation, plus de joie de vivre
    • - Une certaine sérénité

    Modalités pratiques

    Cours particulier pour une ou deux personnes. Par séances d'une heure.

    Prendre rendez-vous comme pour une consultation, au Tel Reservation.jpgnuméro :

     

    Pour voir les lieus de consultations : cliquer ici