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  • Amis hyperactifs, faites une pause !

     

    Lettre ouverte aux hyperactifs.

    Si vous en connaissez, faites-leur lire ce texte et si vous en êtes, bonne lecture les amis !

    Bien entendu, nous avons tous la conviction que le monde va plus vite que nous, et que nous devons nous battre pour ne pas être à la traîne. Mais en réalité le monde ne va nulle part, ou plutôt il va dans tous les sens, car les multiples actions des uns et des autres se contrarient et se compensent mutuellement. Alors finalement le monde ne va nulle part, puisqu’en fait il ne sait pas où aller.

    Pour ne prendre qu’un seul exemple, les moyens de communication sont de plus en plus performants, et pourtant le message diffusé reste toujours aussi pauvre. Disposer de moyens surpuissants, ne suffit pas pour savoir quoi en faire.

    En vérité, le seul objectif clair que les grands de ce monde ont trouvé, pour utiliser au mieux les moyens dont ils disposent, c’est de s’en servir pour gagner de l’argent, puis d’utiliser cet argent pour conquérir plus de pouvoir, de manière à obtenir encore plus d’argent et ainsi de suite.

    Le monde n’a nulle part où aller, seule l’humanité peut lui donner un sens. Le sens de l’humain est la boussole qui manque aux agités. Retrouvons cette boussole, et aussitôt nos actions prennent de la valeur. Un homme qui rame droit, est plus utile et plus puissant que mille hors-bord s’affolant dans tous les sens.

    Une hypothèse à vérifier

    J’aimerais changer notre conviction selon laquelle « le monde va trop vite et nous, en tant qu’individus, nous peinons à le suivre ». J’aimerais que nous misions pour une fois sur une autre hypothèse : « nous n’avons pas à rattraper le monde ». A chaque jour suffit sa peine, si nous faisons au mieux de notre désir profond.

    Arrêtons-nous un moment, tout en sachant que notre mental va en être terrorisé. Il va être terrorisé par le retard qu’il prend dans les actions qu’il effectue par devoir, et qui découlent de promesses faites aux uns et aux autres sans même en avoir conscience, sans même leur en avoir parlé. Des promesses tacites mais limitantes.

    Des quantités de gens font des quantités de choses pour protéger d’autres personnes sans leur demander leur avis. Des directeurs de supermarchés obligent les paysans à baisser leurs prix de quelques misérables centimes, parce qu’ils croient que c’est important pour le consommateur, alors que ce dernier n’a pas été consulté. Des fabricants de cosmétiques font faire en cachette des tests sur les animaux pour protéger leurs clientes d’effets secondaires dont elles n’ont jamais entendu parler. Des fabricants de vêtements envoient en Turquie des jeans tout neufs, afin qu’ils soient usés par jet de sable, sans dire à leurs clients que les ouvriers chargés de cette opération mourront plusieurs années plus tard dans d’abominables souffrances. Ces fabricants croient que leurs clients désirent des jeans sablés pour suivre la mode, mais les clients les achètent sans être au courant des conséquences. Par l’effet du débordement de l’imagination humaine, des tas de gens font des quantités d’actions nuisibles, pour le compte d’autres personnes, alors que ces dernières s’y opposeraient si on leur demandait leur avis.

    Demandons au mental une trêve : courir après le temps, c’est ce que nous avons fait depuis toujours. Et pourtant, on n’a jamais réussi à rattraper le temps perdu. Le fait que nous courrons encore, prouve que la recette ne marche pas. Et c’est une raison suffisante pour en essayer une autre.

    J’aimerais vous convaincre que nous serons toujours en retard si nous continuons à courir ainsi, et vous en avez fait l’expérience. Essayons autre chose. J’aimerais vous convaincre de faire une pause, même si cela effraie votre mental à cause de promesses non tenues : elles ne le seront pas, quoique vous fassiez. Vous en avez déjà fait l’expérience.

    Et c'est là qu'une pause s'impose...

    Faites une pause et ressentez le plaisir que vous trouvez dans le simple fait de faire une pause. Faites une pause et ressentez le plaisir d’être sur la Terre sans savoir pourquoi. N’attendez pas le moment de la mort pour demander à la vie encore un peu de temps, encore une seconde, juste une minute de plus, et sentir comme c’est une chance d’être là. Ce temps vous l’avez déjà, ne le fuyez pas. Il est à vous maintenant, juste le temps d’une pause.

    Pourquoi sommes-nous là, quelle idée a eu la Vie, ou Dieu, ou je ne sais quelle force mystérieuse ? Quelle idée a eu la vie pour faire en sorte que nous soyons ici ? Je ne parle pas de nos parents, ils ne sont qu’un instrument de la vie, faisant partie d’un ensemble plus vaste. Nos parents ont pu nous mettre au monde pour toutes sortes de raisons : dans le meilleur des cas nous avons été désirés, dans d’autres cas ils ont pensé à tout autre chose. Si nous étions des amibes, nous ne perdrions pas de temps à nous demander si nos parents étaient au courant de notre venue.

    Pourquoi sommes-nous là, la question est vaste. Si vaste, qu’il n’est pas nécessaire d’y répondre tout de suite. Toutefois il est bon de laisser la question raisonner en nous : vous êtes là, n’est-ce pas déjà merveilleux ?

    Le plaisir d’être en vie, c’est ça la vie mes amis !

    Bon, mais comment agir ? Sommes-nous des amibes, qui n’ont rien d’autre à faire que d’être là ? Ou des étoiles de mer ? Ou des oursins, qui n’ont pas d’autre action à faire, que d’attendre que la nourriture vienne à eux ? Sommes-nous des êtres passifs ? Non, certainement pas.

    Mais entre « être passif » et « être agité », il y a sûrement un juste milieu, même si nous ne l’avons pas encore trouvé.

    L’action doit devenir un état d’être. On doit s’y sentir bien. On ne doit pas agir pour un résultat mais pour le plaisir d’être dans la direction choisie. Pas en fonction des autres ou des promesses faites. Mais peut-être, en fonction du plaisir d’être avec les autres.

    J’aimerais vous convaincre que ce juste milieu existe : être ensemble, pour le seul plaisir de se regarder dans les yeux, voilà sans doute la première pierre à poser.

    Se poser, comprendre que la présence est plus importante que l’action, et que l’action doit devenir un état d’être, un doux ronronnement, une toile de fond, et non le sujet principal.

    Comme les abeilles bourdonnent, ou comme les oiseaux lancent leur cri dans le ciel !

    Régis

     

    A propos... désirez-vous faire une pause respiratoire ?



    Ou bien une pause méditative ?




    Textes : Régis

     

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